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Les appartements de Madame Du Barry à Versailles

Les appartements de Madame du Barry à Versailles
Les appartements de Madame Du Barry à Versailles Tous droits réservés Michèle LALLEE-LENDERS

Les appartements de Madame Du Barry à Versailles

 Le château de Versailles ouvre les portes des appartements de la comtesse Du Barry, dernière maîtresse royale et présente une approche du style Louis XV.

La société des amis de Versailles a pour but de réunir des admirateurs inconditionnels du château et de généreux donateurs permettant de redonner son éclat d’antan à cette œuvre magistrale voulue par Louis XIV.

Les membres ont la possibilité de visiter des lieux, généralement inconnus du grand public, avec un conférencier.

L’appartement de la « belle » Du Barry a été entièrement rénové et meublé dans l’esprit du XVIIIe siècle avec du mobilier d’époque. Quelques pièces rares, tant par leur nombre que par leur esthétique, ont pu être réunies. Elles ont appartenu à la célèbre Comtesse.

Jeanne Bécu et le Roi

Louis XV ne se trompe pas lorsqu’il croise, dans un des grands escaliers de Versailles, une jeune femme d’une grande beauté dont il tombe éperdument amoureux. Agé de 58 ans, c’est un éternel neurasthénique. L’apparition de Jeanne va transformer sa vie.

Pour être présentée à la cour, Mademoiselle Bécu doit être titrée, elle épouse donc le Comte Guillaume Du Barry avec lequel elle contracte un mariage blanc. Rien ne s’oppose plus, dès lors, à ce qu’elle vive à Versailles auprès de son royal amant.

L’installation

Sous les attiques du château, donnant sur la cour de marbre, se trouvent les cabinets privés du souverain. Très vite, ce dernier octroie à sa favorite une partie de ceux-ci. Le premier architecte du roi, Ange Jacques Gabriel est mandé pour donner une nouvelle fraîcheur à cet endroit.

En ne s’adressant qu’à des artistes, pour ne citer que les plus prestigieux, tels que Fragonard, Madame Vigée Lebrun, Watteau et Van Loo pour la peinture, Carlin pour les commodes, boîtes à bijoux et secrétaires, Germain pour l’orfèvrerie ou encore Verbeck et Desgoulon pour les boiseries et les stucs, la jeune Du Barry va réunir tous les talents particulièrement prisés à la cour en matière d’arts décoratifs.

Visite d’un chef-d’œuvre du XVIIIe siècle

Après avoir « grimpé » par l’escalier intérieur du Roi, on accède enfin à ce lieu si particulier. Les plafonds sont bas et l’appartement n’a rien de comparable avec ceux que l’on visite habituellement. Cependant, bien que situé juste sous les toits, il se dégage de ce lieu mythique un charme incontestable.

L’antichambre

Sitôt la porte d’entrée passée, on accède à la première antichambre où se trouvent des armoires. En leur temps, elles contenaient le linge de table, l’argenterie et la vaisselle.

Un magnifique service de table dit « le service aux rubans bleus » trône derrière une vitrine, il est composé de 37 pièces dont certaines au chiffre de la propriétaire. Elles sont en pâte tendre, sortent tout droit de la manufacture royale de Sèvres; elles furent acquises par Madame Du Barry le 1er septembre 1770.

La bibliothèque

Dans le même lieu se trouve un petit escalier menant à une ravissante pièce aux dimensions réduites mais merveilleusement décorée, la bibliothèque.

Les portes des armoires en verre, raffinement inouï pour le siècle, sont ornées de motifs d’or dans le goût de l’époque. Dans le fond, une petite alcôve en glace avec un canapé recouvert d’un éclatant tissu fleuri, sur la droite, face à la fenêtre, une cage (aux armes de Jeanne) où se trouvait son perroquet favori auquel on apprenait des airs d’opéra et sur la gauche l’inévitable cheminée en marbre griotte, symbole, s’il en est, du château.

Les grands salons

Le salon d’angle donne sur la cour de marbre et la cour royale, la clarté atteint un maximum apportée par des fenêtres en renfoncement, détail d’architecture visant à faire paraître plus grandes les ouvertures. Ces dernières sont richement ornées de motifs « royaux » tels que la fleur de Lys ou les initiales du roi, mais l’artiste ne dédaigne pas les feuilles et les fruits également très appréciés. Quelques meubles d’époque et un portrait du monarque peint par Van Loo se trouvent ici ainsi que les deux fameuses chaises à châssis recouvertes de soie blanche et de motifs fleuris que l’on doit au menuisier Louis Delanois (1769). Elles faisaient partie du mobilier de la jeune femme.

Un amusant détail, dans le mur derrière une porte, on peut apercevoir le minuscule réduit dans lequel, paraît-il, le Roi faisait réchauffer son café…

Puis vient le salon de compagnie qui possède une cheminée de belle facture surmontée d’un buste de Pajou, des chenêts de Caffieri, des sièges recouverts de leur soie d’origine (un must) et deux commodes de style Transition.

La salle à manger et la salle des buffets

On se dirige, ensuite, vers la salle à manger aux murs blancs, parsemés de motifs turquoise du plus bel effet. Pas de table dans cet endroit puisqu’à l’époque, l’on mettait des tréteaux sur lesquels étaient posés une simple planche. Néanmoins, une nappe damassée donnait au tout une allure royale convenant au premier invité de la Comtesse. Tout autour, se trouvaient les chaises, celle du roi avait un dossier plus haut que celui des autres, noblesse oblige!. A côté, la salle des buffets. Les verres et les bouteilles qui ne figuraient jamais sur la table de la salle à manger étaient rangés ici et sortis à la demande des convives. Les servantes et valets s’occupaient également des nombreux plats en attente.

L’alcôve

Enfin, on rentre dans la pièce privée où règne comme un parfum de scandale à peine voilé: la chambre. Elle se trouve exactement au-dessus de celle de Louis XV.

On remarque une belle cheminée en marbre blanc finement taillée, une commode Transition, une somptueuse table de Martin Carlin en marqueterie, un petit bureau et une boîte à bijoux du même auteur. Le lit se trouvait, au XVIIIe siècle, en face des fenêtres sur la droite, il était surmonté d’une impériale, sorte de baldaquin avec de lourdes tentures. Une autre porte, ouverte, celle-ci, montre un escalier qui rejoint les toits du château et qui, sous Louis XVI, permettait l’accès à sa bibliothèque.

Les communs

La salle de bains spacieuse laisse apercevoir la place où se trouvaient les deux baignoires en cuivre épais, la première servant à se laver et la seconde à se prélasser dans une eau parfumée.

L’appartement se termine par une pièce attribuée à la femme de chambre, un cabinet de la chaise et l’immense garde robe aux habits.

La comtesse Du Barry quitte Versailles en mai 1774, le roi se meurt. Elle n’y reviendra jamais…

 

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