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« Les Trois Grâces » de Cranach au musée du Louvre

Les trois grâces, Lucas Cranach l'ancien
Les Trois Grâces, Lucas Cranach l’ancien

« Les Trois Grâces », tableau peint en 1531 par le maître incontesté de la renaissance allemande, Lucas Cranach l’ancien est au Louvre.

En 2011, ce tableau va rejoindre les quelques 35 000 œuvres, déjà présentées au public, par le célèbre musée.

Le vendeur est l’heureux propriétaire du tableau depuis 1932. Il s’agit d’un collectionneur vivant en France qui souhaite conserver l’anonymat. Il en demande 4 000 000 d’euros. Les trois quarts sont réunis par le musée et différents mécènes, entre autres Mazars (métiers de l’audit, conseils et services en entreprises) qui a déjà participé à l’acquisition de La Fuite en Egypte de Nicolas Poussin et le portrait du Comte Molé par Ingres. Pour le reste, le Louvre décide de lancer un appel aux dons en vue de récolter le million d’euros nécessaire pour finaliser l’achat de l’œuvre. Le succès est immédiat et le public répond avec enthousiasme. 5 000 donateurs du monde entier, ayant entre 8 et 91 ans, ont envoyé des sommes allant de 1 à 40 000 euros. Beaucoup de dons avoisinent les 50 euros mais la moyenne s’inscrit autour de 150 euros.

Ce tableau pourrait devenir aussi connu que La Joconde selon Henri Loyrette, président du Louvre: « c’est une sorte d’ icône ».

Autre fait non négligeable, cette peinture est classée Trésor national par le Journal officiel en date du 23 juillet 2009.

Le musée du Louvre possède déjà plusieurs tableaux de Cranach, notamment, le portrait de Jean Frédéric le Magnanime, la Vénus debout dans un paysage et L’âge d’argent, deux pièces qui concernent la mythologie. Le musée d’Unterlinden de Colmar possède un tableau intitulé La mélancolie, daté de 1532 et, enfin, le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon possède La Nymphe à la source, datant probablement de 1537.

Le peintre

Lucas Cranach l’Ancien (4 octobre 1472 à Kronach-16 octobre 1553 à Weimar, Allemagne). Il a environ 400 œuvres à son actif. Les premières sont marquées par l’idéologie religieuse, et on sent nettement qu’Albrecht Dürer l’inspire. Puis sa peinture devient beaucoup plus fouillée, les personnages sont mis en avant au détriment des fonds de tableaux. Les vêtements sont plus élégants, plus recherchés, plus travaillés, il crée, ainsi, un style qui lui est propre, puisant de nouvelles idées dans le mouvement artistique appelé, « le maniérisme ». Sa rencontre avec Martin Lüther, le célèbre réformateur, marque un tournant décisif dans son œuvre. Il devient le peintre du protestantisme. Par la suite, il se tourne vers le nu féminin, mettant une ambiguïté voulue dans l’image qu’il en montre.

Le tableau

Il s’agit d’une peinture sur bois de 24,2 sur 37 cm. En bas, à gauche du tableau se trouve la date: 1531 et le monogramme de l’artiste: un dragon ailé tenant un anneau, ce sont les armes qu’il reçoit de Frédéric III de Saxe  » dit le Sage  » en 1508. Il est alors le peintre officiel de la cour.

Ce chef-d’œuvre représente les canons de la beauté de l’époque. Le nu, dont l’auteur est un spécialiste, est un thème favori de beaucoup de peintres de l’Antiquité.

Trois jeunes femmes sont représentées sur un fond contrasté, pour la plus grande partie, uni, noir mais dont le sol est fait d’une sorte de galets, de couleur claire.

Ce qui frappe immédiatement, c’est le charme qui émane de l’œuvre. Les trois sujets sont positionnés différemment, celui du milieu est de face, le visage fixant le peintre, une main posée sur la hanche, l’autre sur la cuisse, deux colliers autour du cou et un chapeau sur la tête. Celui de gauche tourne le dos, la tête montrant le profil, une main sur l’arrière de la cuisse gauche, l’autre sur le devant, il porte un collier, le dernier est de trois-quarts, le visage tourné vers l’avant, une main tenant le pied de la jambe gauche, l’autre sur l’épaule d’une jeune femme et un collier également.

Les corps sont tous pareils, poitrine petite et haute, ventre un peu rebondi, bassin plutôt large.

Les détails montrent la maîtrise du peintre, la dentelle sur le chapeau est d’une extrême finesse, de même que la texture de la chair dont le rendu est exceptionnel.

L’intérêt de ce tableau réside dans le fait que le sujet des Trois grâces n’aurait été traité par Cranach que trois fois. Une peinture est, aujourd’hui au Nelson-Atkins Museum de Kansas City, l’autre, dans la collection Law de Cambridge, (bien qu’on ne soit pas certain de la réalité des personnages, grâces ou déesses pour celui-là) et, enfin, la dernière à Paris.

On pourra admirer en 2011, cette fabuleuse peinture au Louvre, mais voir, également, une exposition au musée du Luxembourg qui présentera une étude du peintre.

 

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