Véritable écrin de biodiversité, l’Amazonie possède un écosystème unique qui renferme plus de la moitié des espèces végétales et animales du monde et joue un rôle fondamental dans l’équilibre du climat et de l’hydrologie de la planète. Les forêts tropicales qui recouvrent la portion amazonienne du Brésil s’étalent sur 5 500 km2. Ce monde particulier abrite des indigènes méconnus au nom bizarre: les Zo’é. Ils vivent au nord du Brésil, autour de l’estuaire du plus long fleuve du monde, l’Amazone (6500 km), dans une région appelée Etat du Para.
Les Zo’é et leur approche de notre monde
Ces hommes et ces femmes refusent toute intrusion dans leur vie ou toute forme de progrès et n’hésitent pas à se servir de leurs flèches en cas de survol de leur territoire – plus par peur, il est vrai, que par agressivité. Cependant, ils ne sont pas totalement fermés aux autres puisqu’ils acceptent de recevoir dans leur village une seule, voire deux personnes à la fois. Nicolas Hulot a eu la chance de les rencontrer… Une visite qui l’a complètement bouleversé malgré sa grande habitude des peuplades indigènes: « Ma rencontre avec les indiens Zo’é a été une vraie tempête mentale. Jamais certaines vérités ne me sont apparues de manière aussi évidente (…), j’ai l’impression de découvrir le royaume de l’harmonie(…) », déclarait ainsi celui-ci dans Paris-Match, le 21 janvier 2008.
Des missionnaires ont pu recenser environ 240 membres faisant partie du groupe des Zo’é, lors d’une visite en 1983. Enfin, le mot « Zo’é » signifie « Nous », tout un symbole.
Mode de vie
Les Zo’é vivent presque nus, les hommes avec une feuille de palmier en guise de cache-sexe. Ils se peignent le corps en deux couleurs: noir et rouge. Pour cette dernière, ils se servent du rocou, un pigment idéal pour servir de répulsif contre les piqûres d’insectes qui est utilisé chez nous comme colorant alimentaire. Le comble du raffinement zo’é est le labret, appelé poturu, morceau de bois taillé qui déforme et transperce la lèvre inférieure. Il est, à la fois un ornement et un signe qui, semble-t-il, permet de les différencier des autres tribus.
La femme, lorsqu’elle s’assied, plie la jambe et rapproche son talon de son ventre afin de cacher son sexe. Elle porte tout autour de la tête une coiffe de plumes que l’on retrouve aussi chez les petites filles du clan.
Ici, pas de hutte pour la famille, le sens de la propriété est inconnu. Le groupe vit dans une collectivité de bon aloi, dans le partage, en totale harmonie avec les autres et la nature.
La communication entre les Zo’é revêt une curieuse façon de s’extérioriser: ainsi, pour apaiser les éventuelles dissensions, on se chatouille gentiment et le calme revient. Il n’y a pas de chef, mais chacun a un rôle bien défini pour les tâches quotidiennes.
Tout ce qui est nécessaire pour la survie de l’espèce ne prend pas plus de quelques heures par jour. Les hommes chassent – des singes et des oiseaux principalement -, pêchent des poissons endormis avec une substance d’essence naturelle d’arbre, cueillent des fruits, des baies et des plantes ou font du feu à la manière de leurs ancêtres préhistoriques. Les femmes, quant à elles, s’occupent de la nourriture, des enfants, du tissage, confectionnent des ustensiles avec des écorces de bois ou des objets avec la terre du fleuve, tels que calebasses et bols.
Le partage de la viande se fait par le chasseur qui a tué le gibier. Les femmes mangent avant les hommes. L’épouillage se déroule à la manière des grands singes et permet un rapprochement tactile très en vogue chez les Zo’é.
Polygames et polyandres
Les hommes ont autant de compagnes qu’ils le désirent et les femmes peuvent avoir plusieurs partenaires, ce qui complique singulièrement la paternité des enfants, mais cela ne semble pas perturber la communauté outre mesure.
Les relations sexuelles ont lieu dans la forêt, à l’écart, la proximité de vie semblant difficile pour l’amour et la procréation. Le mariage est simplement le fait d’avoir un hamac à côté de l’élu(e) de son coeur.
Ce peuple est très respectueux des animaux qui sont endormis avant d’être tués. Seuls les chiens et les cochons ne sont pas mangés, car ils ont un rôle de gardien et jouent avec les enfants.
Une incroyable douceur de vivre anime ce peuple au sein duquel la jalousie n’existe pas. Le mot « merci » est inconnu, la hiérarchie inexistante et la propriété ignorée. Seule la famille compte, ainsi que l’instant présent. Cependant, de terribles dangers menacent les Zo’é: l’homme en général, avec ses maladies (le moindre rhume met leur vie à mal), et la déforestation, toujours présente. Pourtant, il y a de quoi apprendre de ces prétendus sauvages qui donnent un fabuleux enseignement de la vraie vie. Malheureusement, il semble bien tard pour s’en apercevoir…
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